L’année 2024 en Nouvelle-Calédonie a été marquée par des événements tumultueux qui ont profondément secoué l’archipel. Deux facteurs principaux ont émergé comme catalyseurs de ces troubles : l’ingérence étrangère et le soulèvement d’une partie de la jeunesse indépendantiste radicale, prête à tout détruire par idéologie.
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L’ingérence étrangère : un facteur de déstabilisateur majeur
Depuis plusieurs années, la Nouvelle-Calédonie est au centre de convoitises internationales en raison de ses ressources naturelles, notamment le nickel, et de sa position stratégique dans le Pacifique Sud. En 2024, cette situation s’est exacerbée avec des ingérences étrangères manifestes qui ont cherché à influencer la politique locale et à déstabiliser l’ordre établi.
Le jeu de l’Azerbaïdjan : un acteur clé
Un acteur étranger en particulier, l’Azerbaïdjan, a joué un rôle clé dans la déstabilisation de la Nouvelle-Calédonie. Motivé par ses propres intérêts géopolitiques et économiques, l’Azerbaïdjan a déployé diverses stratégies pour influencer la situation locale :
- Financement des groupes radicaux: L’Azerbaïdjan a fourni des financements substantiels à des groupes indépendantistes radicaux, exacerbant les tensions et soutenant les actions violentes (Outre-mer la 1ère) (Yahoo News).
- Propagande et désinformation : Des campagnes de désinformation sophistiquées ont été menées pour semer la discorde et affaiblir le gouvernement calédonien (ladepeche.fr) (Outre-mer la 1ère).
Les méthodes d’ingérence
Les méthodes d’ingérence ont été variées et sophistiquées :
- Propagande et désinformation : Les réseaux sociaux ont été inondés de fausses informations et de rumeurs, exacerbant les divisions ethniques et politiques (Yahoo News).
- Financement des groupes locaux : Des financements clandestins ont été versés à des groupes politiques et à des mouvements de jeunesse, alimentant les tensions et les violences (Outre-mer la 1ère) (Yahoo News).
- Cyberattaques : Des attaques informatiques ciblant les infrastructures de la Nouvelle-Calédonie ont été attribuées à des acteurs étrangers.
Le soulèvement des jeunes : une génération en colère
Parallèlement à l’ingérence étrangère, la Nouvelle-Calédonie a été le théâtre d’un soulèvement d’une partie de la jeunesse indépendantiste. Une partie de cette génération, frustrée par le manque d’opportunités économiques, l’injustice sociale et l’inaction politique, a décidé de prendre les choses en main, souvent de manière violente.
Les causes profondes du mécontentement
Plusieurs facteurs ont alimenté ce soulèvement :
- Idéologie identitaire : Une idéologie identitaire forte, enracinée depuis 40 ans, alimente les revendications. Ce point est particulièrement complexe à résoudre, car il semble que cette idéologie ne pourra s’apaiser que si la Nouvelle-Calédonie devient officiellement Kanaky et est reconnue comme appartenant aux Kanaks, c’est à dire un statut d’indépendance quelque soit sa forme juridique.
- Le chômage et la précarité : Le taux de chômage élevé chez les jeunes a été un facteur majeur. Beaucoup se sentent abandonnés par le système et voient peu d’avenir dans leur pays.
- Les inégalités sociales et économiques : Les inégalités croissantes entre les différentes communautés et les régions de la Nouvelle-Calédonie ont exacerbé le sentiment d’injustice.
- Les influences extérieures : Des ingérences étrangères ont exacerbé les tensions et alimenté les frustrations.
Les exactions d’indépendantistes radicaux
Certains indépendantistes radicaux ont commis des exactions d’une ampleur sans précédent :
- Incendies et pillages : De nombreuses entreprises, habitations et infrastructures ont été attaquées, pillées et incendiées, causant des destructions massives. On est à plus de 200 entreprises qui ont été brûlées.
- Occupation des quartiers : Des groupes de personnes ont pris le contrôle de certains quartiers, imposant leur loi.
- Menaces et agressions : Les habitants de certains quartiers ont été soumis à des menaces, des agressions et des actes d’intimidation.
La réaction des quartiers Sud : une résistance nécessaire
Face à l’inaction perçue des autorités et la montée de la violence, certains habitants des quartiers Sud de Nouméa ont pris des mesures drastiques pour protéger leurs communautés :
- Montage de barrages : Les quartiers Sud ont rapidement érigé des barrages pour isoler des zones comme Tuband et Magenta, empêchant ainsi la propagation de la violence à l’ensemble de Nouméa.
- Sécurisation autonome : Les résidents ont organisé des patrouilles et des groupes de défense (voisins vigilants) pour sécuriser leurs quartiers, se substituant aux forces de l’ordre débordées.
A noter que, la défaillance de la sécurisation du pays par les pouvoirs publics a malheureusement entrainé des faits divers gravissimes.
Défaillance des RG et communication désastreuse du Haut Commissariat
L’ampleur des événements a mis en lumière l’insuffisance des Renseignements Généraux (RG) et la communication désastreuse du Haut Commissariat :
- Défaillance des RG : Les RG ont été critiqués pour leur incapacité à anticiper l’ampleur du soulèvement et à fournir des informations précises et opportunes. Cette défaillance a permis à certains groupes radicaux de s’organiser et de mener leurs actions destructrices avec une relative impunité.
- Communication insatisfaisante du Haut Commissariat : La communication du Haut Commissariat a été largement perçue comme insuffisante et mal gérée voire contre productive. Les messages parfois contradictoires et le manque de transparence ont exacerbé la confusion et la méfiance parmi la population, compliquant encore davantage la gestion de la crise.
De mon côté, je n’ai pu m’empêcher de réfléchir à la situation que nous aurions vécue si nous avions dû quitter notre domicile en raison d’un incendie ou d’un pillage. Dans un tel cas, nous nous serions retrouvés à la rue, sans savoir où aller ni à qui nous adresser, livrés à nous-mêmes. Il me semble que, pour optimiser les ressources des forces de l’ordre et mieux protéger la population, il aurait été judicieux de réquisitionner des bâtiments publics dans chaque quartier pour les transformer en refuges sécurisés, un peu comme ce qui est fait en cas de cyclone. Ces lieux auraient pu offrir un abri aux personnes les plus vulnérables, comme les familles monoparentales, les personnes âgées ou celles ayant perdu leur domicile, tout en bénéficiant d’une protection assurée par les pouvoirs publics. Une telle organisation aurait non seulement renforcé le sentiment de sécurité, mais aurait également permis une meilleure gestion des ressources en période de crise.
Conséquences et perspectives d’avenir
Les événements de 2024 ont laissé des séquelles profondes en Nouvelle-Calédonie.
Les conséquences immédiates
- Instabilité politique : La violence et les ingérences ont conduit à une crise politique majeure et une perte de confiance parmi la population.
- Impact économique : Les destructions et les interruptions des activités économiques auront un impact sévère sur l’économie locale, aggravant encore les difficultés financières de nombreux Calédoniens.
- Réponse internationale : La communauté internationale a réagi en appelant au calme et en offrant une médiation pour résoudre les conflits, bien que les résultats soient encore incertains.
Les perspectives d’avenir
Malgré les défis, ces événements pourraient également être l’occasion de réformes profondes :
- Dialogue et réconciliation : Un dialogue inclusif impliquant toutes les parties prenantes, y compris les jeunes, est essentiel pour restaurer la paix et la confiance.
- Réformes économiques : Des mesures pour créer des emplois et réduire les inégalités sont cruciales pour répondre aux aspirations des jeunes et stabiliser la société.
- Renforcement de la résilience : La Nouvelle-Calédonie doit renforcer ses capacités de résilience face aux ingérences étrangères, notamment par le biais de la cybersécurité et de la lutte contre la désinformation.
- Autonomie énergétique et alimentaire : l’indépendance énergétique et alimentaire devient une absolue nécessité si l’on veut une réelle émancipation vis à vis de la France. C’est un prérequis à tout projet d’indépendance, avec ou sans la France. Avant d’être politique, l’indépendance doit être économique. Pour être compétitive, la Nouvelle-Calédonie se doit d’être autonome sur le plan énergétique et alimentaire.
Conclusion
Les événements de 2024 en Nouvelle-Calédonie ont révélé les vulnérabilités de l’archipel face aux ingérences étrangères et aux frustrations internes de sa jeunesse. Toutefois, ils offrent également une opportunité unique de repenser le futur de la Nouvelle-Calédonie, en construisant une société plus juste, inclusive et résiliente. Le chemin vers la stabilité et la prospérité sera ardu, mais avec un engagement collectif et une vision claire, il est possible d’envisager un avenir meilleur pour tous les Calédoniens.
Sources
- La Voix du Caillou : Ingérence étrangère dans le Pacifique : la France suit la situation de très près
- Outre-mer la 1ère : Gérald Darmanin accuse l’Azerbaïdjan d’ingérence en Nouvelle-Calédonie
- Yahoo Actualités : Ingérence de l’Azerbaïdjan en Nouvelle-Calédonie
- Attali.com : https://www.attali.com/geopolitique/nouvelle-caledonie-signaux-faibles/
- Construire la Paix en Nouvelle Calédonie | Idriss Aberkane : https://www.youtube.com/watch?v=HsAhsnVGc4Y